jeudi 29 juillet 2010

Test Neverwinter Nights 2

J'étais parti pour faire un « vrai » test de Neverwinter Nights 2, je vous jure ! J'avais réinstallé le jeu patché et tout et tout, j'étais motivé mais...



Compte-rendu d'un fail.

Neverwinter Nights 2 est un RPG à la sauce Bioware, sorti en novembre 2006 sur PC. C'est la suite de Neverwinter Nights, même si vous ne jouerez pas le personnage que vous incarniez dans le premier et que l'histoire n'a (apparemment) pas de rapport.

Tout commence par une cinématique qui ne vous apprend rien sur cette dernière. Un vieillard aux tatouages faciaux lumineux se bat à l'épée contre un démon, balance des sorts et la cinématique se finit alors que l'épée du vioque se brise.


Côté qualité, elle est vraiment superbe, mais côté informations, elle laisse dans le vague.

On arrive au menu principal, petit tour dans les options, je pousse les options graphiques au max, disposant un peu plus que la config recommandée et faisant tourner Mass Effect 2 à fond sans sourciller.

Création d'un nouveau personnage.

Aaaaah ! Mais c'est moche ! WTFOMGBBQ !!1!! Oui... Il faut l'avouer, votre personnage quel qu'il soit aura vraiment une sale gueule, mais commençons par le début.

Pour commencer, on choisit sa race et son sexe, et là il faut avouer qu'il y a le choix (pour la race, pas pour le sexe, suivez un peu, merde !)

Il y a huit races disponibles, Nain, Elfe, Gnome, Halfelin, Demi-elfe, Demi-orque, Humain, Planaire. C'est déjà pas mal, mais la plupart sont en plus divisées en plusieurs sous races qui n'ont pas que des modifications purement esthétiques, mais aussi des véritables différences au niveau des statistiques, caractéristiques, résistance et classe de prédilection.
Par exemple, un Elfe pourra être soit un Drow, soit un elfe de la lune, du soleil ou des bois, tandis qu'un Plainaire pourrait être un Aasinar ou un Tieffelin .
Au final, ce sont pas moins de 16 races avec leurs caractéristiques propres qui seront disponibles et qui ont en commun un chara design désastreux.

Après le choix de la race, on peut personnaliser notre personnage, hélas... On peut modifier la hauteur et la corpulence, mais ces options ne font qu'un « étirement » horizontal et vertical de votre perso. Ensuite on peut choisir notre tête parmi un choix de visages prédéfinis. Pas possible d'avoir la tête que l'on souhaite donc. Les coupes de cheveux ne sont pas en reste avec seule une ou deux de potables. Quelque couleur de peau, d'yeux, de cheveux, et notre personnage est fin prêt.

On passe à la sélection de notre classe et, si vous pensiez qu'il y avait trop de races, vous allez déchanter. De base, il y a 12 classes disponibles mais, en plus de ça, il y a 17 classes dites « de prestige » qui ne seront disponibles que lorsque vous remplirez quelques conditions.

L'ennui, c'est que ces classes sont véritablement un but, et donc il faut les étudier pour savoir celle que l'on veut faire plus tard ; et choisir sa classe principale en fonction de ça. On ne crée donc pas notre perso selon ce que l'on veut être, mais en fonction de ce qu'on voudra devenir. Vous suivez ?

Petit exemple, je voulais que mon personnage soit « archer-mage ». Pour le devenir, il me fallait des compétences de tir à l'arc et des sorts profanes de niveau 1.
C'est donc tout naturellement que j'ai créé un rôdeur avec un peu d'intelligence, prévoyant de le multiclasser en magicien plus tard...
J'ai donc fait ça et, une fois avoir joué quelques heures, je me suis rendu compte de mon erreur. Ce que j'avais choisi était faisable mais une bonne partie des bonus apportés par la classe d'archer-mage m'avait déjà été donnée par la classe de rôdeur...
Un coup dans l'eau.

Je recommence depuis le début et, cette fois, je créé un guerrier que je spécialise en combat à distance. J'aurais donc les bonus de guerrier plus ceux d'archer-mage. Très bon choix. Arrivé au niveau deux, je le multi-classe en magicien et, bingo, deuxième connerie.
J'ai des sorts profanes comme prévu, mais ils seront totalement inutiles à plus haut niveau, c'est donc « un niveau perdu » dans une classe qui ne m'apportera rien, alors que, si je me multi-classe guerrier/barde, il me faudra certes 2 niveaux de barde à la place d'un seul de magicien mais j'ai les chansons de barde qui sont un bonus non négligeable et ses compétences martiales font que ce sont deux niveaux moins « gâchés » qu'un seul de magicien.

Rebelote donc, je me recrée un guerrier avec 12 de charisme (pour les sorts de barde) et, arrivé au niveau deux, je me rends compte que je me suis trompé... Mon guerrier est loyal neutre et ma loyauté me coupe l'accès au barde.

Vous voyez le délire ? Faire le perso que l'on souhaite est véritablement un challenge, on n'a pas le droit à l'erreur et il faut tout prévoir depuis la création du personnage, après avoir tout étudié, calculé, pesé.



Début du jeu.

On commence dans le village de Port-Nuit, un petit village de bouseux au milieu des marais, alors que la fête des moissons bat son plein. Cette fête est grosso modo un tutoriel avec quatre épreuves qui vous permettent de vous familiariser avec les commandes du jeu. Un spectacle de magie, un combat au corps à corps, une épreuve de tir à l'arc et le Défi des Filous pour les voleurs.

Après la fête, le village est attaqué et on doit le défendre. Au terme de la bagarre, on commence à en apprendre un peu sur l'histoire : « ils venaient chercher un fragment d'argent... Enfin... Je crois ». Ouaaaaah ! THE REVELATION ?!! Incredible !!!

Oui, je ne sais rien toujours rien de l'histoire. Vous ne ferez que suivre le fil des quêtes et des zones débloquées, vous laissant porter par le courant plus que par le scénario tellement les informations sont distillées au compte-gouttes. Après 15h, je n'en sais quasiment pas plus sur ce foutu fragment... Frustrant sans pour autant être inintéressant.



Graphiquement.

À ce niveau, on se rend compte que le jeu est super mal optimisé. Tout rame superbement. Les décors, sans être moches, ne soutiennent pas la comparaison avec les jeux récents, les personnages sont laids, les animations mal fichues, et ça arrive à ramer. On va donc baisser quelque peu les options et ça redevient jouable.
Mais non, il n'y a rien à faire, graphiquement la sauce ne prend pas. Le pire étant les « animations faciales » des NPC pendant les dialogues.
Ils font des têtes vraiment exorbitées en permanence et jamais, Ô grand jamais, leur expression n'aura un quelconque rapport avec la situation. Enfin sauf si dans le futur on tombe sur quelqu'un qui reçoit un balai dans le cul, là, ça pourrait correspondre.

Les animations en cours de combats ne sont pas mieux, et seuls quelques effets de sorts (pas tous) viennent améliorer un peu le tableau. Un jeu aussi moche qui demande autant de ressources, ses limites du flottage de gueule. Oui, bon, j'exagère, il n'est pas véritablement moche, il ne peut juste pas être considéré comme beau, donc le voir aussi gourmand, ça saoule.



Jouabilité.

On va croire que je lui en veux à ce jeu, mais même pas ! Je vous jure que je ne l'ai pas détesté, mais j'essaie de me montrer objectif...

En résumé, la jouabilité n'est pas une réussite, loin de là. L'interface est mal fichue, il faut fouiller pour réussir à trouver vos compétences et les faire glisser en raccourci.
L'interface de Neverwinter Nights 1 était une merveille à côté de ça.

Pour les déplacements, ce n'est pas mieux. Le jeu est supposé être jouable avec les déplacements en ZQSD, mais même si, effectivement, votre personnage bouge, c'est loin d'être agréable. Il s'arrête à chaque virage, prend 2heures pour faire un demi-tour, on lui préférera de loin un déplacement au click. Un comble quand on sait que c'est le moteur qui a été utilisé pour The Witcher et que ce dernier était parfaitement jouable de cette façon.

Le troisième gros défaut se situe au niveau de la rotation de la caméra. On clique sur la molette et en bouge la souris. Classique... Oui, mais ! C'est trop sensible, beaucoup trop, même en mettant la sensibilité au minimum. Pour donner un ordre d'idées, un déplacement d'un centimètre de la souris correspond (environ) à une rotation de 180° de la caméra.
Il faut donc vraiment y aller super doucement si on veut positionner la caméra comme on le souhaite.

Dernier défaut, et non des moindres, sans doute celui qui m'a fait décrocher : les temps de chargement. Il y en a à chaque changement de zone, même quand vous entrez dans une maison ou changez d'étage dans une auberge. Certains ne sont pas trop longs, mais d'autres frisent les 30 ou 40 secondes...



La bande son.

Les dialogues sont parlés enfin, certains dialogues. Pourquoi certains plus que d'autres ? Mystère et boule de gomme.

Notons que si vous ne patchez pas le jeu, vos compagnons au départ ne diront que des conneries pendant la fête des moissons. Ils se plaindront d'être empoisonnés alors que leur vie est simplement basse, ils diront qu'ils attaquent quand vous ne faites que les sélectionner. Les patchs corrigent ce souci d'une façon originale : ils mettent leur dialogue en anglais. Autant pour la crédibilité.

À part ça, la musique et les son d'ambiances sont corrects, sans pour autant être suffisamment bons pour être véritablement remarqués.

Verdict final.

Qu'on se le dise, Neverwinter Nights 2 n'est pas pour autant un mauvais jeu, aussi étrange que cela puisse paraître. Il est certes bourré de défauts, mais étrangement, la sauce prend et ce n'est pas non plus désagréable.
Seuls les temps de chargement sont véritablement un problème et j'aurais sans doute continué le jeu s'ils n'avaient pas été aussi longs.

Un jeu moyen, que je ne déconseillerais pas aux fans du genre, à partir du moment où ils sont prévenus des défauts.

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